Voilà maintenant 15 jours que nous sommes de retour en France. La fatigue est passée, la déception un peu aussi. Nous avons pris le temps de prendre du recule sur notre décision, sur le voyage retour avant de faire cet article, afin de digérer un peu le tout. En ce 1er mai, nous devrions être dans l’avion pour le Canada.

Nous avons pris la décision de rentrer lorsque nous étions à Las Vegas. Le contexte à l’époque était : une situation sanitaire qui se dégrade exponentiellement, des villes fantômes ou presque, le Festival de jazz de La Nouvelle-Orléans annulé, la plus grande augmentation du nombre d’achats d’armes dans l’histoire des États-Unis, le terme proche de notre location de voiture, la frontière Canada-USA fermée.

C’est tout ça, saupoudré des mails diplomatiques que nous recevions tous les jours nous urgeant de rentré, et les messages de la famille et des amis teintés d’angoisse à moitié cachée qui nous a décidé à rentrer.

Un peu le cœur lourd, mais comme les anglophones disent better safe than sorry (plutôt prudent qu’avec des regrets).

Avant d’acheter nos billets avec Air-France nous avions eu confirmation de la société de location que nous pouvions rendre la voiture à San Francisco et non Atlanta (soit à 3 979,908 km de là) et sans frais supplémentaire.  

Le plan était de quitter Salt Lake City, passer une nuit dans le désert, arriver la veille au soir de notre vol prévu à 10 h le lendemain. Rendre la voiture le jour J, la concession ouvrant à 6 h.

Puis quelques jours avant le départ, nous ne trouvions toujours pas de logement à un prix décent dans le désert et on décidait donc d’aller directement à San Francisco. Et finalement ce changement de programme nous a permis d’avoir notre avion !

Car oui tout ne s’est pas passé comme prévu. Nous sommes donc arrivés le 11 au soir à San Francisco, notre vol étant le 13 au matin. La Californie étant dans une mise en quarantaine plus conséquente que le reste du pays nous avions décidé de juste aller nettoyer la voiture et de rester dans le airbnb. Et nous avons bien fait !

Par ce que quelques heures après avoir remis la voiture en état nous avons reçu un mail nous informant que notre premier vol à 10 h pour Los Angeles était supprimé. C’est la panique.

Il faut appeler Air-France, nous n’avons pas de forfait étatsunien et il n’y a pas de ligne fixe dans le logement.

Finalement nous empruntons un téléphone à d’autres locataires d’une des chambres du logement. Après 20 min au téléphone avec un agent d’Air-France et des locataires qui voulaient récupérer très rapidement leur téléphone, nous sommes réaffectés sur le vol de 6 h direction Los Angeles.

Oui, mais la compagnie de location ouvre à 6 h.

Il est 17 h, l’agence ferme le soir à 20 h. Nous sommes à 1 h de route de l’agence qui se trouve dans l’aéroport.

Nous faisons rapidement tous nos bagages et quittons le logement une nuit plutôt que prévu.

Arrivé à l’agence de location on nous informe très poliment qu’ils n’ont aucune information quant à une remise déplacée gratuite. Avec un peu de recherche, quelques mails et bien l’intention de ne pas payer, nous avons pu rendre la voiture gratuitement vers 18 h 45.

Il est maintenant 19 h nous sommes dans un aéroport vide et nous avons 11 h à attendre.

Nous n’avions jamais passé 11 h ou une nuit complète dans un aéroport, voilà une expérience de faite !

Nous avons pu trouver un endroit avec des prises, des tables, fauteuils et canapés. Nous avons opté pour deux stratégies différentes. Adrien est resté toute la nuit éveillé et Flore a dormi entre 1 h 30 et 4 h 30 du matin. L’embarquement débutant à 5 h.

En quittant le logement, nous avions laissé la majorité de notre nourriture à un autre locataire, mais gardé de quoi nous tenir compagnie pendant la nuit.

Bonne nouvelle à l’enregistrement nos bagages sont pris en charge jusqu’à Paris.

Le vol se passe bien, Adrien sombre comme une masse et les 1 h 45 de vol se passe sans problème. Petit déjeuné 100 % gluten offert.

Le vol est bien vide. Pour le moins de croisement possible l’embarquement se fait par ordre de siège et les personnes assissent le plus au fond de l’avion rentre en premier. Soit nous ! Quelle drôle de vision que de rentrer dans un avion encore vide. Il y a si peu de monde que nous avons beau être à l’arrière,derrière nous 3 rangées de 9 sièges chacune sont vides et devant nous s’est presque pareil !

Quand nous arrivons à 7 h 45 à Los Angeles, nous sommes logiquement dans le terminal des vols locaux. Celui des vols internationaux n’ouvre qu’à 9 h. Nous attendons alors, trouvant le terminal bien vide.

9 h petite navette sur le tarmac pour rejoindre le terminal international.

Notre vol n’est qu’à 15 h 30, nous avons encore beaucoup d’attente.

Nous ressortons les cartes, marchons dans les longs couloirs vident pour nous détendre les jambes. À midi nous trouvons un stand de nourriture asiatique ouvert. Une chaine que nous avions goutée et fortement appréciée à Salt Lake City.

Flore dort un peu sur l’un des canapés au milieu du terminal devant notre porte d’embarquement. Quand elle se réveille, il y a un peu plus de monde au tour d’elle, mais le lieu est très calme. Il y a 5 vols ce jour-là pour l’international. Pour le huitième aéroport mondial quant au trafic de passagers la situation et l’ambiance sont étranges.

L’ambiance est aussi étrange, car on dirait qu’on s’est téléporté dans une série apocalyptique. Nous sommes entourés de personnes portant des combinaisons intégrales de protection, avec gant, masque, lunettes de protection et surchaussure. La totale.

Nous, on a des lingettes désinfectantes.

Le vol est composé à 95 % de Chinois. L’un d’entre eux explique à Adrien qu’il a déjà eu 6 vols annulés pour rentrer à Pékin et que c’est le seul vol avec malheureusement une escale à Paris qui leur permet de rentrer chez eux. Si vous regardez une carte, vous verrez que Los Angeles-Pékin ne sont séparé que par l’océan Pacifique, mais la situation de l’aviation mondiale est telle que leur seule solution est de, au sens littéraire du terme, faire le tour du globe pour rentrer chez eux.  

En attendant notre appel d’embarquement, nous avions remarqué qu’il y avait la police qui attendait aussi. Étonnant. C’est en rentrant dans l’avion que nous avons compris pourquoi. Il raccompagnait une femme qui se faisait expulser du pays après avoir passé 5 ans illégalement sur le territoire. (Les oreilles de Flore trainent de partout)

 Il reste des sièges vident dans l’avion et nous avons le plaisir de découvrir que nous avons une rangée de 3 pour nous deux.

Peu de temps après le début du vol, un steward vient annoncer que le repas sans gluten de Flore n’a pas été livré et que le plat du vol est des pâtes. Il lui propose de faire une sorte de pique-nique avec ce qu’il trouvera. Flore accepte donc. Mais quelques minutes plus tard, une hôtesse de l’air vient avec une tablette et lui montre un menu en lui demandant si le premier lui semble sans gluten et lui irait. Cote d’agneau avec sauce au porto et purée de châtaigne. Ça sonne vachement sans gluten et vachement bon tout ça ! C’est en fait un des menus de la classe business qui vient de lui être proposé.

Au moment du service du repas et des boissons Flore a donc son repas business et son verre de vin. Les pâtes à côté ont faible allure. Adrien profite évidement aussi d’un peu d’agneau et trouve que ce n’est que juste karma pour tous les vols où Flore n’a pas pu manger ou que très peu, car toujours avec du gluten.

Nous avons eu un peu plus de 9 h de vol plutôt que les 10 h prévu. Cette heure d’avance nous a permis de ne pas rester à Paris pour une nuit.

Nous sommes donc arrivés en France le 14 avril. Nous passons à la douane comme des lettres à la poste. Il ne nous ait absolument pas demandé l’attestation de déplacement international. Quand Flore annonce que nous allons traverser tout le pays en transport en commun, la douanière n’a aucune réaction ni nous informe des règles mises en place pour être en extérieur ou encore l’incitation à se mettre en quarantaine seul pendant 14 jours.

Nous avions acheté, une semaine en avant et par sécurité, des billets de train pour faire Paris-Lyon-Grenoble-Chambéry pour le lendemain en sachant qu’on pouvait les annuler gratuitement.

Avec cette heure d’avance et en courant un peu, nous avons pu avoir un métro pour aller à la gare et notre premier train pour Lyon.

La suite de nos aventures en France s’est déroulé sans encombre ou difficulté. Nous somnolons ou dormons carrément dans tous les sièges dans lesquels nos fesses se posent. 2 h 30 d’attente à Lyon, mais après tout ce voyage deux heures d’attente ce n’est rien. Ça nous permet même de faire quelques courses pour le soir même : Pain, saucisson, fromage et vin !

Nous devons passer par Grenoble, car les clefs du logement de Chambéry sont chez un ami, qui va nous les amener à la gare. Flore croise même une amie lyonnaise sur le parvis de la gare !

Il est 20 h, nous arrivons dans l’appartement.

Notre voyage retour de porte à porte aura duré 39 h.

Nous ne savons pas ce que les prochains mois réservent. Assurément nous repartirons, nous continuerons notre voyage. Quand ? Dès que la situation sanitaire sera plus sécurisée. Quand précisément ? Nous ne pouvons pas le savoir. Comment se présentera la suite du voyage ? Nous ne savons pas non plus. Repartirons-nous pour le Canada ? Probablement pas. Pour l’instant l’optique qui ce dessine est de reprendre le voyage là où nous aurions de l’être à cette période-là si tout c’était bien passé et de rajouté les pays manqués en fin de trajet. Mais pour l’instant ce ne sont que des idées. Nous ne savons pas vraiment et nous ne pouvons pas prendre de décision pour l’instant.

Pour l’instant nous nous confinons et attendons

La suite de ce voyage ça sera pour une nouvelle aventure et un nouvel article.

PS : Il reste une vidéo à éditer qui sera postée d’ici quelque temps sur notre page YouTube et en article ici évidemment.

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