Notre objectif est donc de prendre le bus au plus tôt, c’est-à-dire 5h10 pour prendre une correspondance à San José à 11h50 direction La Fortuna.
Voilà.
Mais comme tous les trajets jusqu’à présent rien ne se déroule comme prévu.
Horaire du premier bus : internet annonce 5h10, le guichetier m’annonce 5h30, horaire affiché sur le billet 5h40 = le bus est arrivé à 5h45. Mais au moins il est arrivé. Car se trouve à côté de nous à l’arrêt de bus un gentil marseillais. Qui prend bien le temps de nous raconter comment le bus ne passe pas toujours et qu’avec le prochain on n’aura jamais notre correspondance… ambiance. Pour changer la discussion, nous le questionnons sur sa présence au Costa Rica. Il y vit depuis 10 ans ! Incroyable !
« Qu’est-ce qui vous a motivé à venir habiter dans ce pays ? »
« … »
Et alors là nous avons eu le droit à une réponse plus vaseuse et évasive que Manuel Valls qui se justifie de voter un projet de loi apporté par le RN. Serait-il un serial voleur de cure-dent ? Un dangereux faussaire de sculptures pakistanaises ? Ou un adepte du terme « chocolatine » qui n’a pas supporté que l’Assemblée nationale choisisse « pain au chocolat » ? Bref, l’adepte de série policière est sur le coup !
Arrivés à San Jose, nous sommes les nouveaux Kim et Kanye, nous sommes appelés de toute part, sollicité par tous, désiré de chacun. Pourquoi ? Parce que nous sommes des gringos qui sont potentiellement intéressés par un taxi ! Nous renonçons à la gloire et marchons vers notre destin : le prochain bus de 11h50.
Plus de bus de 11H50 depuis le 1er février pour la Fortuna ?! (nous sommes le 6). Ah. Bon donc ça sera deux bus à la place. On monte dans le deuxième bus… plus de place assise. On peut faire les 1h30 de trajet de debout. Flore perd toute sa confiance quand sa voisine, debout aussi, se mets faire faire un signe de croix quand le bus démarre ! Sainte Marie mère de Dieu, priez pour nous !
Pour notre 1er jour à La Fortuna et son volcan célèbre, nous faisons le choix d’aller au Mirador el silencio : une jolie balade de 10 km. Le circuit de la randonnée se situe à 5 km du volcan Arenal. Un volcan qui dormait depuis 400 ans jusqu’en 1968 où il a explosé violemment. L’éruption a touché plus de 232 kilomètres carrés ! Pendant la ballade on marche d’ailleurs sur les vestiges de la coulée de lave !
Les jambes bien fatiguées nous décidons de prendre la direction des sources d’eau chaude gratuites et oui nous sommes un peu antisystèmes nous… C’est qu’il y a un coin de La Fortuna qui est envahi de complexes hôteliers de luxe qui donne accès à la rivière et à l’eau chaude. Sauf que Google (oui on est antisystème aléatoirement) nous informe que si on cherche bien il y a un accès dérobé à la rivière depuis la route. Après quelques coups d’œil bien acéré et de personnes qui sortent de la forêt en maillot de bain, nous trouvons les bains d’Eden.
Le lieu est incroyable, des bassins sont construits grâce à des petits barrages en quinconces, il n’y a pas trop de monde. L’eau est translucide et chaude : le moment est de Grâce.
Pendant qu’on se détend tranquillement dans l’eau, étrangement tout le monde regarde au même endroit. Flore sort la tête de l’eau intriguée… Oh il y a un Coati ! HEY ! Il a ouvert notre sac, à la tête dedans et semble manger notre gouter !!! Adrien bondit hors de l’eau, brave les cailloux et fait fui la bête sauvage ! Mais trop tard, la bête s’enfui avec nos tacos…
Après plusieurs heures à nous prélasser dans l’eau la nuit va bientôt tomber, il est temps de trouver un moyen de retourner en ville. Adrien propose naturellement de faire du stop. Faire du stop ?! Flore n’en a jamais fait. Adrien a trouvé son moment de la journée pour rire à gorge déployée.
Finalement rien de bien compliqué cette histoire, nous sommes pris en moins d’une minute par un couple de Polonais venus au Costa Rica pour le weekend… (ils sont en vacances en Colombie)
Pour le deuxième jour, le gérant de l’auberge de jeunesse nous parle d’un endroit : El Salto. (Tout est dans le nom…) : Là c’est la découverte du lieu magnifique où on peut sauter dans l’eau depuis les rochers proches de la petite cascade ou depuis une corde bien accrochée à l’arbre surplombant le bassin. Il y a par contre beaucoup trop de monde pour Flore qui panique et renonce, mais heureusement Adrien prend à fond du plaisir en faisant le Tarzan devant Jane apeurée.
Pour le troisième jour : direction un centre naturel où l’ont peut observer des animaux et entre autres des grenouilles (Adrien rêve depuis 8 mois de voir la « blue jeans » et la « reinette aux yeux rouges ») impossibles d’y aller en bus ou à pied, alors Uber est notre ami. Après 20 min de voiture et le Uber déjà reparti, nous apprenons que le tarif annoncé de 5 $ est en fait le tarif pour les locaux et que pour nous ça sera 20 $ chacun. Glups. On décide de quand même rester et tenter le coup. C’est la déception totale, on ne voit quasi aucun animal et le sentier est plus balisé que les chemins de Walt Disney. En fin de parcours il y a une exposition d’art des peuples précolonisation. Adrien en profite pour demander à la personne si elle sait où nous pourrions voir des paresseux. Cette petite demande a enclenché 30 min de bonheur qui ont fait au parc valoir ses 20 $. Cette personne nous a consacré son temps pour trouver autant d’animaux différents que possible. Nous avons refait tout le parc en le suivant, buvant chacune de ses paroles et émerveillé par ses yeux affûtés et ses connaissances incroyables. Nous avons pu ainsi voir 4 paresseux, un petit alligator, des mini chauves-souris, des œufs de grenouille et enfin : un blue-jean et une reinette aux yeux rouges !
Au troisième jour retour au Salto, car la chaleur est telle qu’on ne peut pas vraiment faire autre chose : Flore prend enfin son courage à deux mains et saute dans l’eau ! Adrien s’est sacrifié pour la France et a fait un plat sur le dos qui lui a laissé des marques pendant plusieurs jours. L’honneur de la France en a pris un coup. Mais qu’est-ce que l’eau est bonne !
Quatrième jour : On s’offre un déplacement non en bus, mais en minibus bateau-minibus jusqu’à Monteverde oui sauf que… comme pour les restes de nos trajets jusqu’à présent tout ne s’est pas passer comme prévu…







