Nous avons passé deux nuits à San José. Et dès la première soirée notre hôte nous décrit sa ville et d’une certaine manière met en mots notre ressenti : c’est bruyant et pollué.

Le bruit. C’est ce que nous avons remarqué dès le début. En même temps comment faire abstraction des magasins qui diffusent tous plus fort les uns des autres des homologues locaux de notre national Colonel Reyel. Les magasins n’ont pas de murs pour la devanture, mais un volet de fer qu’ils fermeront pour la nuit. Alors le son au lieu de rester bien cloitré dans leur enceinte comme en France, se diffuse allégrement ici.

Quant à la pollution, nous venons de Grenoble et de deux ans à Lyon : on a déjà les poumons bien délabrés de toute façon !

Alors pour notre premier jour nous suivons les conseils d’Alejandro et quittons la ville pour le Mirador de la ville voisine. Mais voilà ça nécessite de prendre deux bus et donc de trouver sur internet comme l’ont peut les informations qui vont avec.

Direction l’opérateur mobile le plus proche. Vous avez dit dix euros pour 2 GB ?! J’espère cher lecteur français que tu réalises bien qu’on a mal au derrière, et que les 2 GB de Flore se sont évaporés en moins de dix jours (les ravages des réseaux sociaux maintenant qu’elle est une influenceuse).

Les gens que nous croisons nous aident tous sans aucune retenue : nous accompagnant au bus, nous indiquant quelqu’un d’autre qui aura l’information que nous cherchons. Rigolant avec nous quand nous manquons de descendre au mauvais arrêt et arrêtant pour nous le bus au bon.

Nous sommes au Mirador de Orosi. Regarder les collines environnantes, les rapaces voler n’a jamais été aussi agréable. À tel point que Flore ne se soucie même pas du manque d’information quant aux horaires des bus pour rentrer à San José.

Pour remercier nos hôtes de leur accueil gratuit pour deux nuits, nous cuisinons français ce soir ! Enfin Adrien cuisine et Flore dort. Ça sera carotte vichy et viande. Très bien réussi. La soirée est courte : Alejandro doit se lever à cinq heures du matin et chez nous le décalage horaire fait des ravages.

Jour deux à San José : prenons le taureau par les cornes et découvrons cette ville. Free Walk Tour here we come. Le mail de réservation reçu la veille pour la visite nous avait prévenus : « Un homme se fait passer pour notre guide. Voilà sa photo et voici aussi celle de notre guide. Faites attention. À demain ». Armé de notre piece à conviction et tels les physionomistes de la dernière boite de nuit branchée nous scrutons tous les visages qui nous regardent. Mais San José c’est plus de 300 000 personnes : ça fait du monde à reluquer. Chanceux comme nous sommes : ce fameux homme vient directement à nous ! Help! Bon finalement on fait sembler de parler ni espagnol, ni anglais du coup il se lasse rapidement et nous nous en profitons rapidement pour nous diriger vers le vrai guide que nous avons repéré.

Voilà quelques informations aléatoires retenues :

  • Il existe Le Colegio Superior de Señoritas dans le centre-ville. Un établissement d’enseignement uniquement pour les filles. Cette établissement est aussi le berceau des mouvements qui ont façonnés la condition des femmes et le féminisme au Costa Rica. En 1919, pour lutter contre la dictature en place, les enseignantes et les élèves manifestent et se confrontent à la police pendant 4 jours et brûlent au passage les locaux du journal de propagande du pouvoir.
  • Si le Costa Rica n’a pas d’armée, c’est qu’en 1949, le pouvoir est pris de force par des politiciens à l’aide de l’armée. Apeuré à l’idée que certains pourraient faire pareil ils décident de dissoudre l’armée !
  • Il existe un conflit historique entre le Costa Rica et le Nicaragua à propos d’une portion de la frontière entre les deux pays. Une ile sur une rivière qui est officiellement territoire costaricien. En 2010, le Nicaragua envoie son armée sur les lieux et y fait planter son drapeau. Les autorités ont bien l’intention d’y faire des travaux (financé par la Chine) pour construire un canal faisant concurrence au Panama. Le Costa Rica porte au tribunal international l’affaire. La défense des envahisseurs ? « Oui, mais Google Map a dit qu’en fait c’est chez nous » Ah. Bah tout va bien.

La visite se finit vers midi, on file rapidement manger au marché de la ville un casado pour après aller prendre le bus de 14h : direction Cahuita !

Prévoyant, on arrive vers 13h30 à l’arrêt de bus. Sagement on se met bien dans la file pour s’installer dans le bus. Puis on nous fait comprendre que pour ce bus il faut acheter un billet au guichet qui se trouve un peu plus loin. Stratèges que nous sommes, nous optons pour la stratégie si efficace de : « tu vas acheter les billets, je reste dans la file »… Mais Adrien ne revient pas rapidement. C’est alors que Flore ressent cette même angoisse vécue quand ton parent te laisse à la caisse pour aller chercher un dernier produit et que tu ne le revois pas revenir alors que c’est bientôt ton tour… C’est donc dans l’espoir d’un retour prochain qu’elle se tourne vers le guichet. Adrien lui fait alors le geste de la défaite : il n’y a plus de place dans le bus…

Les aventures continuent…

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